top of page
  • Photo du rédacteurValentine

ACACIA, l'épicerie solidaire à Perpignan.

Dernière mise à jour : 17 sept. 2021

Retour en 2019. Décidément, il m'en faut du temps pour pondre un article.


1 an après mon incroyable voyage au Maroc (voir précèdent article), c'est à Perpignan qu'a lieu notre nouveau projet, toujours avec la même team, mais avec quelques pépites en plus. Cette fois nous étions 13, ainsi que 2 animatrices.

Toujours grâce à la MJC de Feurs, nous avons pu récolter des fonds et partir dans le Sud !

Sur le papier, cela ressemble plus à des vacances qu'autre chose, mais laissez-moi d'abord vous présenter l'association et vous expliquer ce que nous avons fait.



ACACIA, c'est quoi ?

Acacia est une épicerie solidaire, mais pas que ! Comment fonctionne t-elle ?


Les bénévoles récupèrent les invendus des grandes surfaces tels que Carrefour, Auchan, Intermarché... et les revendent à un prix très très bas aux personnes défavorisées, issus de quartiers prioritaires d'Argelès-Sur-Mer. Ils leur arrivent aussi de récupérer des vêtements, des produits d'hygiène ainsi que des produits cosmétiques. Les locaux d'ACACIA sont composés d'un garage où sont stockés tous les produits, d'un magasin, mais aussi une salle de sport à l'arrière ainsi qu'une salle de réunion. Pourquoi ?

Parce qu'ACACIA est plus qu'une simple épicerie, c'est aussi un lieu culturel et sportif. ACACIA a pour but non pas seulement de nourrir les personnes défavorisées, mais aussi de proposer des activités culturelles et sportives afin de créer du lien social entre les bénéficiaires, qui souvent, sont isolés. ACACIA effectue également un accompagnement socio-professionnel pour que les personnes renouent avec le monde du travail. Cette association aide au total plus de 450 famille à Argelès-Sur-Mer et ses alentours.

De nombreuses activités sont donc organisées telles que : cuisine, théâtre, informatique, remise en forme, estime de soi, citoyenneté, parentalité.


Récemment, en 2018, une Plateforme de Solidarité Internationale a ouvert ses portes. ACACIA organise donc des formations dédiées à la solidarité internationale et à l’humanitaire, notamment pour les jeunes intéressés par la mobilité européenne et internationale.


L’objectif étant, après avoir comblé les besoins primaires (se nourrir, s’habiller…) de permettre aux personnes de se construire, de reprendre confiance en elles & de devenir des citoyens engagés et acteur de leur propre avenir.


Janvier 2019, c'est un supermarché solidaire au nom d'Acacia, épicerie solidaire qui ouvre à son tour ses portes dans le centre ville de Perpignan. "Nous accueillons ici les personnes momentanément en situation de précarité, explique Aminata Bonhomme, la directrice du lieu. Nous sommes organisés comme un magasin normal, les gens peuvent y faire des courses de produit alimentaires et de vêtements de première nécessité. Les prix sont environ du dixième de la valeur réelle".


Pour conclure cette partie, ACACIA aide aujourd'hui 1 100 familles sur l'ensemble des deux sites. Et organise des tournées avec un camion épicerie solidaire pour élargir l'aide alimentaire à d'autres communes.



Mais alors, qu'avez-vous fait là-bas ?

Lorsque nous allions passer du temps à l'épicerie, il y avait toujours une ou deux personnes qui partaient avec les bénévoles dans le camion pour aller faire la collecte de nourriture dans les supermarchés. A carrefour par exemple, on passait derrière le magasin dans les grands garages et les employés nous aidaient à remplir nos camions avec ce qu'ils avaient prévu de nous donner. Ce sont évidemment de la nourriture qu'ils allaient jeter, soit parce que ça ne se vend pas & et ça va se périmer, soit la date est passée, mais ce sont des aliments qui peuvent tout de même se consommer. A Intermarché, c'est différent, on va à la caisse, et on nous donne une ou deux cagettes d'aliments.

Lorsque nous revenions de notre collecte, nous devions trier tous les fruits et légumes frais afin de ne pas donner les avariés. Ensuite, on les place dans le magasin. Pareil pour tout ce qui est conserve / produits qui vont au frigo comme les yaourt, la viande.. etc : on rempli les rayons par rapport à ce qu'il manque et ce que nous avons en réserve. Tout doit être prêt pour environ 14h, heure d'ouverture du magasin aux clients. Comme je l'ai dis précédemment, les clients, pour bénéficier de ses aliments doivent être notés sur la liste de bénéficiaires. Nous avons assisté seulement 1 fois chacune à l'ouverture du magasin, car les clients plus les bénévoles, cela fait beaucoup de monde, donc en petit groupe nous avons pu assister à ce moment et contribuer à distribuer les produits que les clients demandaient. 14h pile, beaucoup de gens sont déjà devant la porte à attendre l'ouverture de l'épicerie. Je me demande comme ça va se passer, j'ai peur qu'ils se bousculent. Mais on m'explique qu'ils donnent des numéros au hasard à chaque personne, et le numéro 1 à le droit de choisir en premier ses aliments, et ainsi de suite. Je trouve ça triste, parce que celui ou celle qui obtiendra le dernier numéro sera déçu.e, et peut-être qu'il ne restera plus grand chose pour lui/elle. Mais c'est comme ça. Les personnes entrent peu à peu dans le magasin et commencent à se servir. Dans mes souvenirs, certaines choses comme les yaourt ou la viande sont limitées (un certain nombre par personne).

Voilà un résumé de ce que nous avons fait là-bas, en n'oubliant évidemment pas les nombreux moments de partage & de visite avec tous les bénévoles de l'association qui ont eu la gentillesse de nous accueillir et rendre notre séjour inoubliable.




Qu'est-ce que tu retiens de cette expérience ?

La première chose qui m'a choqué, c'est évidemment le nombre incalculable de denrées que les grandes surfaces estiment comme non-consommable et qui donc jettent tout au lieu de donner à des associations ou des personnes défavorisées. Evidemment, ce n'est pas le cas des magasins où nous récoltions la nourriture, et encore je ne suis pas sûr qu'ils donnent tout chaque jour, il doit bien y avoir des pertes. Mais sachant que c'est rare lorsque qu'un magasin fait ce geste, ça me choque. Aussi, je ne comprends pas pourquoi les produits avec la mention "A consommer de préférence avant le..." sont jetés au lieu d'être laissés dans les rayons. Car nous ne sommes pas assez sensibilisés sur ce sujet. Les produits avec cette mention ne se périment pas et peuvent encore être consommés.

La seconde chose qui m'a le plus choqué c'est lorsque j'ai assisté à l'ouverture du magasin. Comme je l'ai dit précédemment, les clients arrivent par numéro, mais la première chose que les bénéficiaires ont fait en entrant est se ruer sur le rayon de la viande, et ça m'a vraiment choqué. J'imagine qu'il y en a rarement pour tout le monde. De mon point de vue, la viande n'est pas quelque chose d'important, on en a pas besoin tous les jours ; et ce serait même mieux de ne pas en manger du tout. Mais c'est parce que nous, personnes issues d'une classe sociale moyenne, avons accès à des alternatives pour ne pas avoir de carences. Alors que les personnes en situation de précarité n'ont pas accès à des alternatives, et pour eux, la viande est chère et donc quelque chose d'important. C'est pour cela que c'est la première chose qu'ils espèrent pouvoir avoir en mettant le pied dans l'épicerie solidaire.


Pour conclure, cette expérience m'a permis d'ouvrir les yeux sur deux problèmes majeurs de notre société : le gaspillage alimentaire et la précarité. Elle m'a fait comprendre également à quel point la notion de solidarité était importante et essentielle dans la vie.



Vidéos

Parce qu'une image vaut mieux que milles mots, je vous laisse avec leur vidéo de présentation ! Vous pouvez aussi regarder ma vidéo dans la partie "Vidéos" de mon blog si vous voulez connaître l'intégralité de notre voyage à Perpignan.


Témoignages

Et comme toujours, j'ai évidemment interrogé mes amies pour savoir ce qu'elles ont pensé du projet, je vous écris leur petits témoignages juste ici :


Océane Loïo : "Incroyable"

Julie Robert : "Ca a été pour moi une prise de conscience : on a pas besoin de partir loin pour se rendre compte que la précarité & pauvreté existe, celle-ci est toute proche".

Pauline Bonhomme : "Une expérience très riche en émotions mais toute aussi magnifique".

Laurie Guillarme : "Grâce à ce projet, j'ai eu une réelle prise de conscience sur les inégalités sociales qu'il y avait en France et je suis fière d'avoir pu aider, à mon échelle, les gens dans le besoin !"

Sarah Bonnet : "Une expérience profondément humaine qui nous a fait grandir"

Célia Deschamps : "C'était une belle expérience humaine grâce à la rencontre de cette famille courageuse et inspirante, qui nous a montré que l'on peut aider même à notre simple échelle d'individu, et que pour ma part, ça m'a donné envie de m'impliquer davantage dans l'aide sociale et humanitaire."

Justine Auclair : "Ce projet m'a ouvert les yeux en me montrant concrètement la précarité de certaines personnes, ainsi agir dans la bienveillance & l'enthousiasme permet de faire un pas vers l'autre et comprendre son quotidien pour ensuite me rendre compte de l'importance du lien social."

Solène Goutte : "Un mot pour définir ce projet : l'entraide. Si on s'entraiderait tous, on pourrait résoudre en parti le problème des contraintes financières comme le fait ACACIA en aidant les plus démunis avec des ressources bien moins chères."



Je vis actuellement une expérience similaire à celle-ci, à Athènes, ville où je vis pour 1 an, et toute cette solidarité envers les personnes défavorisées dans laquelle je baigne, m'a inspiré à enfin écrire cet article.


Prochains articles concernant mes nouvelles aventures à Athènes très bientôt alors restez connectés !


A bientôt,

Prenez soin de vous.


Valentine





167 vues0 commentaire

Comments


bottom of page