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  • Photo du rédacteurValentine

Mitts, l'artiste distributeur d'espoir à Athènes. (FR/EN)

English version below


31 Janvier 2021, un des jours les plus heureux que j'ai pu vivre parmi les nombreux mois de confinement dans l'une des villes les plus anciennes du monde, Athènes. Non pas seulement parce qu'il faisait 20 degrés et un ciel dégagé en plein mois de Février, mais surtout parce que j'ai rencontré un artiste, qui m'a donné un peu plus foi en l'humanité. Laissez-moi vous raconter son histoire.



Contexte d'Athènes.

Erasmus est synonyme d'étude, de soirées, de voyages mais aussi de rencontres. Et personnellement, j'ai décidé de tout faire pour en provoquer durant ses 1 an dans ce nouveau pays. Jusqu'ici, ayant rencontré principalement des étrangers, et trop peu de natifs, je n'avais pas vraiment conscience de la réelle situation à Athènes ainsi que de l'état d'esprit des Grecs. Evidemment, j'avais vaguement entendu parler de la crise économique que subit la Grèce depuis 2008 mais je n'avais aucune idée de l'impact réel qu'elle pouvait avoir sur les Grecs. C'est donc en rencontrant Dimitris que j'ai pu en savoir plus. Il avait l'air très triste de la situation, mais plein d'espoir. "Les Grecs sont surendettés" m'a t-il dit, "et avec la situation actuelle - le covid - c'est pire, ils n'ont plus d'argent". Cette phrase m'a brisé le cœur, mais c'est la réalité. "La météo ici en Grèce, couvre tout, c'est juste une façade. C'est une ville multiculturelle, mais vraiment difficile à vivre. Tout le monde est énervé ici, à cause de la crise économique, depuis plusieurs années. Notre gouvernement a corrompu de grandes affaires." Dimitris ne veut pas pointer du doigt qui que ce soit, il veut juste rendre les gens heureux, et c'est cela que j'ai trouvé incroyable dans son histoire. "Tout le monde aura pu avoir une pensée heureuse ou positive dans la journée grâce à mes œuvres."


Qui est Dimitris ?

Ne parlant pas Anglais, c'est sa femme - adorable - qui avait le rôle de traductrice. " Son mot préféré est Kalimera (qui veut dire Bonjour en Grecque)", nous explique sa femme Eliza. On peut voir ce mot partout sur ses créations que ce soit : des tasses, des totes bag, des tableaux, bons pour l'environnement. Mais le travail pour lequel il est le plus connu, sont ses tags qu'il fait dans la rue. Il y a plusieurs types de tag : il décore des boitiers électriques, surtout dans le quartier d'Exarchia, mais ça lui est aussi arrivé de le faire dans d'autres pays, ou bien en dehors d'Athènes. Bien sûr, il signe chacune de ses œuvres. Il réalise également des œuvres éphémères, dans la rue, à la craie. Celles-ci partent à force que les voitures ou les passants marchent dessus, ou bien avec la pluie.

Son but est de surprendre les gens : "Imagine quelqu'un se promenant dans Athènes, sortant d'une dure journée de travail, ayant eu une dispute avec son boss, et soudainement, il voit "Kalimera" dans la rue, c'est une grosse surprise pour lui, c'est coloré, ça le fera surement sourire. Dimitris se focus sur des messages positifs dont les gens ont besoin."


Sa femme nous explique que chaque jour, quand elle rentrait du travail, elle trouvait un dessin de son mari avec un message d'amour d'écrit. Ils ont décidés de les imprimer et d'en faire des cartes de bonheur, qu'on peut se procurer dans son e-shop, c'est devenu un succès.

Mais au départ, ce n'était pas censé être quelque chose de commercial, c'est sorti du cœur de Dimitris. Ce dernier est populaire parce qu'il créer justement ce sentiment, avec modestie. Il est calme et positif : et il est comme ça dans la vraie vie.

Quand il était enfant, il n'allait jamais nulle part sans ses crayons, devenir un artiste était sa destinée. "Quand je l'ai rencontré pour la première fois, je ne comprenais pas pourquoi il était toujours avec son notebook, après quelques temps, j'ai réalisé qu'il pratiquait tout le temps." Ses motivations sont qu'il était vraiment passionné par les couvertures des vinyles, c'est un collectionneur, influencé par les posters des années 60 en Californie, mais aussi les comics et science-fiction. Il peint depuis qu'il a 3 ans, et il a actuellement 46 ans.


Pourquoi peindre dans la rue ?

Il veut dessiner dans la rue parce qu'il ressent que si quelqu'un passe, la personne va se rendre compte de son travail : il veut surprendre. Chaque mur appartient à quelqu'un, mais la rue, elle, n'appartient à personne, c'est public. Alors c'est un peu son atelier, son terrain de jeu.

"Il choisit la rue en fonction de 2 critères : la matière/la façon dont la rue est conçue, avec ses défauts, et comment il la ressent avec le toucher : il entretient un relation très particulière avec la rue. La photographie de son œuvre est la seule preuve qu'il aura."

Au niveau des boitiers électriques, ceux-ci sont fades, sans couleur, gris, abîmés. Dimitris a pour but de les rendre joyeux, éclatant de couleur ; son objectif est de changer le sentiment de la rue.



<< You must fall in love >>
<< You must fall in love >>

Ce qu'il fait est-il légal ?

Ce qu'il fait n'est pas illégal parce que ce qu'il dessine dans la rue est éphémère. Cela n'affecte pas l'environnement.

Les peintures sur les boitiers électriques sont permanentes, mais le premier ministre a demandé lui-même à des artistes d'en faire ce qu'il voulait dans le but d'améliorer l'esthétique de la rue. Donc il est autorisé à le faire.


Mais il y a une histoire vraiment intéressant qui est arrivée à Dimitris. Durant un été, le premier ministre décide de faire 4 lignes de routes dans la capitale. Pour ceux qui ne le savent pas, il y a un gros problème de parking à Athènes, c'est une ville qui a été construite pour 2 millions de gens, mais maintenant elle compte plus de 4 millions de personnes, ce qui est la moitié de la population en Grèce. Donc le premier ministre a décidé, utilisant beaucoup trop d'argent, de séparer la route centrale en 4 voies : 2 pour les voitures et 2 autres pour les piétons/vélo : "Quelques gens étaient d'accord, mais je conduis et je sais que c'est pas la plus brillante des idées" me dit Eliza.

Donc, c'était une grosse annonce. Un jour avant le début des travaux, le ministre a décidé de décorer ce nouveau projet, avec des boîtes en métal, avec des plantes dedans, ce qui a coûté des millions d'euros. Dimitris a décidé d'écrire un beau "Kalimera" dans la rue (have a good day). Mais la police est arrivé, et lui ont dit que c'était illégal, mais ça ne l'était pas puisqu'il le faisait depuis longtemps dans la rue. Il étaient stressés parce que le lendemain ils allaient mettre les plantes... lorsque qu'il était en train de parler avec la police, ils ont envoyés un signal dans le centre d'Athènes pour dire que quelqu'un était en train d'écrire sur le sol un message antifasciste, alors que c'était juste un message positif. Ils étaient paniqués donc ils ont envoyés le gros camion avec des tuyau d'eau pour effacer le message. cette histoire est devenue virale en quelques heures, tout le monde était en train de se battre, à propose de si c'était bien ou pas. Le secrétaire de l'Etat a appelé Dimitris, et lui as demandé pardon pour le malentendu et lui as demandé de venir discuter de ce qu'il pourrait apporter à la ville d'Athènes, mais évidemment cette proposition n'a jamais donné suite.


Projets dont le monde a besoin.

Dimitris a réalisé un projet avec l'association "Médecins Sans Frontières- Greece". Le projet consistait à marquer à la craie des messages de remerciement aux bénévoles de MSF et donateurs, pour les remercier de leur aide. Mitts a réaliser ses œuvres au pied des immeubles des bénévoles/ donateurs Grecs habitant dans la capitale, de sorte que lorsqu'ils ont ouvert leur volet, ils voient ce message au petit matin. Ensemble, ils ont réalisé une vidéo que je vous partage :


"Thanks to you, Doctors Without Borders (MSF) has been reaching every corner of the globe for 30 years. This is their big thank you. To all of you and to each one individually."


Conclusion

Mitts est un artiste hors du commun avec une profonde sincérité avec beaucoup d'amour pour les gens. Vous pouvez retrouver tout son travail (tasses, sacs, cartes...) sur son e-shop. Vous pouvez également le suivre sur Instagram @dkoletsis.


Merci pour l'enrichissante rencontre, et tous le positif que vous nous apportez. <3



A bientôt pour de nouveaux articles ! N'hésitez pas à me faire un retour dessus :)


Valentine.





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English version


Mitts, the artist-distributor of hope in Athens.


January 31, 2021, one of the happiest days I ever had among the many months of lockdown in one of the oldest cities in the world, Athens. Not only because it was 20 degrees and a clear sky in the middle of February, but mostly because I met an artist, who gave me a little more faith in humanity. Let me tell you his story.



Context of Athens

Erasmus means studying, evenings, trips but also meetings. And personally, I decided to do everything to provoke it during this year in this new country. Until now, having met mainly foreigners, and not enough natives, I was not really aware of the real situation in Athens and the state of mind of the Greeks. Obviously, I had barely heard of the economic crisis that Greece has to face since 2008, but I had no idea of ​​the real impact it could have on Greek people. It was therefore by meeting Dimitris that I was able to find out more. He seemed very sad about the situation, but hopeful. “The Greeks are over-indebted” he told me, “and with the current situation - the covid - it's worse, they don't have any more money”. This sentence broke my heart, but it is the reality. "The weather here in Greece covers everything, it's just an appearance. It's a multicultural city, but really difficult to live in. Everyone has been pissed off here, because of the economic crisis, for several years. Our government corrupted huge business. " Dimitris doesn't want to point fingers at anyone, he just wants to make people happy, and that's what I found amazing in his story. "Everyone will have been able to have a happy or positive thought during the day thanks to my work."

Who is Dimistris ?

Since Dimistris doesn't speak English, it was his wife - adorable - who had the role of translator. "His favorite word is Kalimera (which means Hello in Greek)", explains his wife Eliza. We can see this word everywhere on his creations whether it is : cups, totes bags, paintings, good for the environment. But the work for which he is best known are his tags which he does in the street. There are several types of tag : he decorates electrical boxes, especially in the Exarchia district, but it has also did it in other countries, or outside Athens. Of course, he signs each of his works. He also creates ephemeral works, in the street, using chalk. These are erased by force with cars or passers-by walk on them, or with the rain.

Its aim is to surprise people: "Imagine someone walking around Athens, coming out of a hard day's work, having had an argument with their boss, and suddenly he sees"Kalimera"on the street, it is a big surprise for him, it's colorful, it will surely make him smile. Dimitris focuses on positive messages that people need. "


His wife explains to us that every day, when she came home from work, she found a drawing of her husband with a written message of love. They decided to print them and turn them into happiness cards, which can be purchased in their e-shop, it has become a success.

But initially it wasn't meant to be commercial, it came out of Dimitris' heart. Mitts is popular because he creates just this feeling, with modesty. He's calm and positive : and he's like that also in private.

When he was a child he never went anywhere without his pencils, becoming an artist was his destiny. "When I first met him I didn't understand why he was always with his notebook, after a while I realized he was practicing all the time." His motivations are that he was really passionate about vinyl covers, he's a collector, influenced by posters from the 60s in California, but also comics and science fiction. He's been painting since he was 3, and he's currently 46.


Why painting on the street ?

He wants to draw in the street because he feels that if someone pass by his artwork, the person will realize his work : he wants to surprise. Each wall belongs to someone, but the street does not belong to anyone, it is public. So it's a bit like his studio his play ground.

"He chooses the street according to 2 criteria: the shape / the way the street is designed, with its flaws, and how he feels it in touching it : he has a very special relationship with the street. The photography of his work is the only proof he will have."

Regarding the electrical boxes, they are bland, colorless, gray, damaged. Dimitris aims to make them joyful, bursting with colors ; its goal is to change the feeling of the street.


<< You must fall in love >>
Is it legal ?

What he does is not illegal because what he draws on the street is ephemeral. It does not affect the environment.

The paintings on the electrical boxes are permanent, but the Prime Minister himself asked artists to do whatever they want on it in order to improve the aesthetics of the street. So he's allowed to do it.


But there is a really interesting story that happened to Dimitris. During one summer, the Prime Minister decided to make 4 lines of roads in the capital. For those who don't know, there is a big parking problem in Athens, it is a city that was built for 2 million people, but now it has over 4 million people, which is half of the population in Greece. So the Prime Minister decided, using way too much money, to split the central road into 4 lines : 2 for cars and 2 for pedestrians / bicycles: "Some people agreed, but I drive and I know it's not the brightest idea "Eliza told me.

So, that was a big announcement. A day before the start of the work, the Minister decided to decorate this new project, with metal boxes, with plants in them, which cost millions of euros. Dimitris decided to write a beautiful "Kalimera" in the street (have a good day) in that same place. But the police arrived, and told him it was illegal, but it wasn't since he had been doing this in the streets for a long time. They were stressed because the next day they were going to put the plants ... when he was talking with the police, they sent a signal in the center of Athens to say that someone was writing an anti-fascist message on the floor, when it was just a positive message. They were panicking so they sent the big truck with water hoses to erase the message of Mitts. This story went viral on social medias within hours, everyone was fighting over whether it was good or not. The Secretary of State called Dimitris, and asked his forgiveness for the misunderstanding and asked him to come and discuss what he could bring to the city of Athens, but obviously this proposal never followed up.


Projects that the world needs

Dimitris carried out a project with the association "Médecins Sans Frontières-Greece". The project consisted of chalking thank you messages to MSF volunteers and contributors, thanking them for the help. Mitts carried out his works at the foot of the buildings of Greek volunteers/ contributors living in the capital, so that when they opened their shutters, they saw this message in the early morning. Together, they made a video that I share with you :


"Thanks to you, Doctors Without Borders (MSF) has been reaching every corner of the globe for 30 years. This is their big thank you. To all of you and to each one individually."


To conclude

Mitts is an artist out of the ordinary with deep sincerity with a lot of love for people. You can find all the work he does (cup,bags, cards...) on his e-shop. You can also follow him on Instagram @dkoletsis.


Thank you for the enriching meeting, and the good vibe you convey. <3



See u soon, stay updated for new articles ! And don't hesitate to give me your opinion about my writings :)


Valentine.





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